La sculptrice Điềm Phùng Thị (1920-2002), au nom de jeune fille Phùng Thị Cúc, est connue dans le monde entier. En 1991, son nom est retenu parmi les artistes talentueux du XXè siècle, notamment dans une publication du Larousse, L’Art du XXè siècle : dictionnaire de peinture et de sculpture. L’année suivante, en 1992, elle est élue membre correspondant de l’Académie européenne des Sciences, des Arts et de le Culture.
L’artiste est née le 18 août 1920 au village de Châu Ê, dans la grande banlieue de la Cité impériale de Huê, et a grandi au sein d’une famille mandarinale originaire de la province de Hà Tinh. Ayant perdu sa mère à l’âge de 3 ans, elle a passé toute son enfance auprès de son père. C’est à l’issue de 9 ans de déplacement, au gré des mandats de celui-ci dans les provinces des Hauts Plateaux et du Centre, qu’elle est rentrée à Huê pour suivre ses études primaires. 1946, elle est diplômée en odontologie de l’Ecole de Médecine de Hanôi, relevant notamment de la première promotion sous le nouveau régime de la jeune République Démocratique du Vietnam. La nation entra dans la phase de résistance, elle a rejoint le maquis pour être au service de la révolution. Tombée malade, elle a été transférée en France pour traitement. Rétablie, elle a repris ses études et obtenu son diplôme de médecine dentaire en France. Elle y a épousé M.Bửu Điềm, son collègue, d’où s’est formé son nom de création, Điềm Phùng Thị.
C’était en 1959 que Điềm Phùng Thị a eu ses premières approches de la sculpture. Et il a fallu attendre 1966 pour voir la première exposition de ses oeuvres, un événement chaleureusement accueilli par le public français et qui l’a consacrée à la sculpture. A partir de cette date, une série d’expositions de diverses dimensions s’est déroulée dans plusieurs villes de l’Europe, en France, en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Suisse… L’artiste Điềm Phùng Thị ayant entre-temps conçu 38 monuments ou oeuvres d’art sur tout le territoire de l’Hexagone, est devenue une célébrité artistique au niveau européen.
L’originalité de notre artiste réside dans la création d’un nouveau genre de sculpture se basant sur un assemblage et une variation d’éléments, concrètement au nombre de sept modules géométriques. Le critique d’art Raymond Cogniat y découvre des éléments d’un alphabet. Le célèbre musicologue Trân Van Khê, lui, les assimile à des notes de musique. Alors qu’à l’origine, ces « modules » n’étaient que des morceaux de bois aux figures aléatoires et délaissés dans un quelconque atelier d’artiste. Mais, par la suite, heureusement adoptés et métamorphosés pour en créer un monde immensément vivant de par la vision propre à Điềm Phùng Thị.
Ainsi, de ces fragments de bois, l’artiste en a sélectionné dix « signes » qui ont évidemment évolué entre ses mains adroits et talentueux pour se cristalliser en sept modules. Le nouvel alphabet a trouvé au fur et à mesure ses composants essentiels pour s’épanouir indéfiniment, à travers une variation de dimensions, des objets à tailles délicates aux oeuvres plus imposants, accompagnée d’une valorisation plastique de divers matériaux. A partir de ces sept modules d’une grande originalité, Điềm Phùng Thị a réussi à les coordonner, les façonner pour en créer d’innombrables formes et chefs-d’oeuvre propres à l’univers projeté par l’artiste. Une invitation pour une nouvelle immersion dans la splendeur et la sagesse millénaires du monde oriental.
Le monde figuratif de Điềm Phùng Thị est les variations étranges et fascinantes des formes, de la lumière et de l’ombre, des couleurs et des lignes, des matériaux et des environnements qui se développent sans limites en fonction du système du langage sculptural Điềm Phùng Thị.
Avec la passion, l’excellente créativité et l’âme d’une poète orientale, elle a crée un style de sculpture unique et moderne avec de nombreux matériaux différents tels que bois, composite, pierre, cuivre, aluminium, perle, plâtre,… alliés à une haute technologie mais pleine de nationalité, à des nostagies, des rêves vers la patrie. La caractéristique unique et flexible de l’art sculptural de Điềm Phùng Thị est le changemnt de taille, de la petite taille à la stature et par la transformation et la mise en forme dans différents matériaux.
L’art de la sculpture de Điềm Phùng Thị peut être divisé en trois phases :
* Phase de départ : c’est la période où elle a commencé à étudier à l’atelier du sculpteur Volti et à l’auto-apprentissage. Elle pratique de la composition selon de différentes écoles de sculpture (principalement la sculpture moderne et classique). Par conséquent, dans cette période, son travail était riche en genres, portant une conception assez claire de la réalité. Ce sont des oeuvres réalistes et harmonieuses inspirées du corps d’une femme avec une mystique orientale pour exprimer le désir d’une vie chaleureuse et heureuse. Elle n’a emprunté aucun modèle à personne, par exemple, « Attente », « Culbute », « La Terre »,… Bien qu’à cette époque-là, elle vivait en France, son esprit sur le pays natal est toujours exprimé profondément et fortement dans sa sculpture. Elles sont à la fois métaphoriques et symboliques. L’art de Điềm Phùng Thị incite toujours les spectateurs à méditer et à réfléchir.
* La deuxième phase : c’est la phase de recherche pour confirmer la langue de Điềm Phùng Thị. Les formes quintessentielles sont si minimalistes qu’elles l’aident progressivement à se généraliser en éléments simples qui sont des lettres de l’alphabet à cette période, comme « Les combattants emmènent leur femme », ou les oeuvres en formes étranges de l’art occidental ancien comme « Femme Oiseau », les oeuvres modernes comme « Ceux qui reviennent de loin », « Cirque ». On peut voir facilement l’émergence des formes étant la prémisse de la naissance des lettres ou de l’arrangement spatial de Điềm Phùng Thị.
* La troisième phase: c’est la période d’organiser et assembler les blocs pour créer des oeuvres uniques. L’originalité de notre artiste réside dans la création d’un nouveau genre de sculpture se basant sur un assemblage et une variation d’éléments, concrètement au nombre de sept modules géométriques. Le critique d’art Raymond Cogniat y découvre des éléments d’un alphabet. Le célèbre musicologue Trân Van Khê, lui, les assimile à des notes de musique. À partir de ces sept modules, elle a fait une différence dans le langage visuel ainsi que dans l’esprit artistique de Điềm Phùng Thị. C’est la différence, la plus spéciale et la plus merveilleuse de la sculpture de Điềm Phùng Thị (la langue qu’elle a créée). De matériaux simples, elle en a sélectionné septs modules qui ont évidemment évolué entre ses mains adroits et talentueux pour se cristalliser des oeuvres vivantes. Avec lesquelles, elle s’est assemblée d’une forme à l’autre. Les gens peuvent sentir que cette langue est luxueuse mais simple, saine et douve. Beaucoup de gens ont comparé Điềm Phùng Thị comme un pont reliant l’art oriental et l’art occidental dans une conversation superlative.