Faire l’éloge de Diem Phung Thi est une lourde tâche. Depuis trente ans, tout ce que l’art compte de critiques, de praticiens ou même d’amateurs éclairés, a célébré son oeuvre. Malraux lui-même avait consacré son talent dans une lettre personnelle qu’il lui adressa en 1971.
Mais, la consécration véritable d’un artiste ne provient pas des éloges qui lui sont faits, mais de la diffusion de son oeuvre. Or, les sculptures de Diem Phung Thi ont été présentées sous tous les cieux, du Viêt-Nam, son pays d’enfance où elle obtient un premier prix de sculpture en 1962, à la France où elle vit, partageant son temps entre Vallauris et Fontenay-aux-Roses, en passant par l’Italie, le Danemark et l’Allemagne.
Si Diem Phung Thi est ainsi reconnue dans des pays de cultures si différentes, elle le doit à la nature de ses oeuvres. Celles-ci se situent à la croisée de deux mondes, l’Asie du sud-est, dont elle est originaire et l’Occident qu’elle a découvert à travers la France dès 1948. Ces deux influences ne s’affrontent pas mais au contraire se mêlent intimement dans chacune de ses sculptures.
Elle a mis au service d’une inspiration souvent orientale sa technique acquise aux Arts appliqués de Paris, avec les lecons que Volti lui a prodiguées.
Saluons également en Diem Phung Thi la femme, ce qui est encore rare dans l’univers de la sculpture. Féminité que l’on peut retrouver dans ses oeuvres, dont les formes arrondies évoquent à la fois la paix, la douceur et la maternité.
Aujourd’hui encore, la France et le Viêt-Nam, qui célèbrent le plus volontiers son art, sont les deux pays auxquels elle reste profondément attachée. Déjà près d’une quarantaine d’oeuvres monumentales ont été commandées dans notre pays, l’une entre elles orne le patio de la mairie de Fontenay-aux-Roses depuis 1991. Ultime consécration, une fondation qui accueillera ses oeuvres ouvrira bientôt à Hué, l’ancienne ville impériale vietnamienne.
Je souhaite que l’exposition qui lui est aujourd’hui consacrée par la ville où elle a choisi d’habiter, lui témoigne notre fierté et notre plaisir de voir en elle une Fontenaisienne.
Alain Moizan
Maire de Fontenay-aux-Roses