MARLYSE LE BARS ÉCRIT SUR ĐIỀM PHÙNG THỊ

Le ventre de femme, provoque, par les chaines associatives qu’il inspire, et dans une ambiguité entre ce qu’il donne à voir et ce qu’il évoque, aux confins de l’imaginaire et du réel, le choc poétique. Fécondée à partir du végétal, la terre cuite de petites dimensions, créée la même année et intitulée Noix d’arec et feuille de bétel, juxtapose feuille et fruit magnifier l’efflorescence du corps féminin, en associant le concave et le convexe, dans une courbe rythmique fermée.

Dans l’oeuvre de Diêm Phung Thi, la femme occupe une place unique. En liaison avec les puissances de la nature, la traduisant en éléments végétaux: fleur, fruit, feuille, elle en est une des manifestations les plus mystérieuses. Le corps de la femme souligne toujours le pouvoir de donner la vie, un pouvoir sacré, qui n’est pas sans produire inquiétude et étrangeté toutefois, si nous considérons le Cactus, par exemple. “L’Asie, dans toutes ses créations, écrit Raymond Cogniat, démontre que l’art est un acte de foi, et Diêm Phung Thi ne dément pas cette tradition”.

C’est la révélation qu’apporte, à l’échelle monumentale, la “variation” Mère et enfants sur laquelle s’est porté le choix du ministère des Affaires culturelles pour le centre hospitalier d’Amboise. Les recherches autour des “variations” peuvent à présent s’orienter vers la conquête de l’espace, par l’oeuvre monumentale prête à prendre son envol.

Marlyse Le Bars

Extrait de Maitrise d’histoire de L’Art réalisé sous la direction de Mme Mady Ménier Année 1994-1995

Université de Paris I Panthéon-Sorbonne